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COLT SCENARIO
20 juin 2006

Hier

Hier, j'ai chamboulé tout, j'ai adoré.

Je sais qu'il détesterait ce que j'ai fait, ce que je vais refaire aujourd'hui, d'ailleurs. Je le sais, et en vérité, je me venge d'avance. Qu'est-ce que ça vaut ? Je m'en fous.

J'ai eu du mal à m'endormir. Rouli Rouli à n'en plus finir.

La fenêtre béante, les volets en biais, le vent passait doucement. Je me souviens, maintenant.

    Sous la tente targui, j'ai froid, et le vent souffle trop pour allumer une cigarette. Il a les jambes croisés, je ne le vois même pas tant sa peau est brune. Nous décidons, nous rentrons. Nous marchons côte à côte, il me soutient le bras, le vent nous pousse, mon voile se rabat sans cesse sur mon visage. Il porte mes chaussures à talon, elles sont pleines de sable. Nous marchons, côte à côte, côte à côte. Je regarde le ciel, il me parle, je pense que je ne l'écoute pas. Mais regarde comme c'est beau, regarde un peu. Oui, je sais. Il rit. Nous nous avançons jusqu'au taxi. Il parle à l'homme, très vite. La voiture se met à rouler, je regarde dehors par la fenêtre, il y a des maisons éteintes, quelques cafés vides, d'autre où sur les terrasses des hommes croisent leurs jambes en discutant, laissant refroidir leur café, dans des verres. Nous descendons. Besslama, aurevoir. Je suis heureuse. Je ne dormirai pas à l'hôtel cette nuit, cet hôtel pour touristes écarlates et inutiles. Je dormirai là où je rêve. Tu as soif ? Il faut prendre du Coca. Oui. J'ai envie de faire pipi, aussi. Tu feras demain, ça ne marche pas. Non, je ne peux pas attendre, sinon je pisse dans le lit. Bon. Je ferais derrière un arbre, ou sur la piste. Non, il y a des hommes qui rentrent, le soir! Il tourne la rue, je cours me chacher derrière une voiture, j'urine comme un chien. Je ris en regardant les étoiles, je suis dans un rêve, et je pisse. Je n'ai même pas fini, un homme passe en vélo juste derrière moi. Je pars en courant me cacher. Il revient, nous partons. Le petit portail s'ouvre, il lutte. Une porte, protégée par des ferrures bleues. On entre. Sur la gauche, cuisine, en face, salle de bains. Je pénètre dans la maison, les murs sont blancs. Face à la salle de bains, une petite chambre avec deux lits simples séparés par une table de chevet. A droite, le salon. Une table basse, des banquettes tapissées. Au fond, la chambre.  Il se lave avec des sortes d'échantillons de shampooing qu'il a acheté. Nous fumons une cigarette assis sur le seuil. Il est tard. Je me lève, il me suit. Nous faisons le lit. Ce n'est pas chez lui, ici. Il a loué la maison pour moi. Chez lui, il y a plusieurs autres hommes. Ca ne m'aurait pas plu. Le lendemain matin, huit heures. Je me lève, je fume une cigarette. Dehors il fait grand jour, des hommes passent devant la maison. Lui reste couché sur le ventre, il répond l'air étonné. Oui ? Je me lève ? Bon ? Il se lève, nous partons.

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