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COLT SCENARIO
27 février 2006

Petite effervescence dans l'existence.

Une bulle a éclaté, ce matin, Papa et moi avons parlé de ré-orientation, je suis heureuse, j'avais peur qu'il n'y pense meme pas... Mais voilà, j'ai passé une matinée assez positive, ce qu'il y a de bien c'est la tranquilité.

En sortant des cours, à midi, j'ai rencontré le siffleur, nous avons parlé, il m'a invité à boire quelquechose, puis finalement, je suis allée déjeuner chez Maman. J'ai pu écouter de la musique. Et jouer.

Puis, à seize heures, nous sommes allées Stéphanie-Anne et moi-même dans le petit parc orange en dessous du quartier. Quand elle est partie, je suis allée dans l'autre sens, j'ai rencontré le Rouge, j'essaye de retranscrire ce dont je me souviens;

-Tiens, encore ! Elle a quinze ans ! Elle a quinze ans !

Oui, et alors, Papi !

-Maintenant, tu traines plus ici, vas t'en (il dit ça en regardant du coin de l'oeil son voisin de droite, qui lui me toise avec surprise)(pendant ce temps, je ne peux m'empecher de rire; son air et sa voix agressive sonnent faux.)Putain, elle rit toujours quand je dis ça(il tape dans la main d'un autre)

-Désolée, les gars, mais moi j'y vais là...

-Attendez, Mademoiselle, je peux voir votre sac ?

-ah ouais, j'avais oublié. (le Rouge s'approche de moi, il prend le sac et lit) Tu sais, si on te fait chier, si quelqu'un t'emmerde, tu viens me voir, je suis ton frère, tu vois, tu es comme ma petite soeur... Il faut te trouver un nom, Camille c'est comme une fleur, alors Leïla, ça fait Lilas, non ? Non, je plaisante ! Allez Leïla...!

Il s'appele Karim, le Rouge, un prénom.

Dans le bus, il y avait un Prince, des chaussures noires, vernies, un pantalon coupé droit, noir avec de fines bandes blanches, une veste de costard, un costume quoi, une petite malette. Durant le trajet, je pouvais le regarder dans le reflet de la vitre, et nous nous sommes fixés dans ce reflet incertain, sans trop savoir si l'un voyait réelement l'autre. Quand je suis sortie du bus, il est descendu avec moi, nous avons échangé un regard et il n'y avait plus à se poser de questions. J'ai tourné les yeux derrière la grille, mais j'avais mal calculé, il pouvait encore me voir et il me regardait. Bref, je l'ai dessiné, mais c'était trop imparfait.

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