Identité.

Je me souviens avoir eu une période étrange et nouvelle. Peut-être simplement nouvelle.

Je luttais pour me comprendre, pour savoir qui j'étais. Je luttais, dans un but: aller "mieux". On m'avait proposé d'y réfléchir; que la solution se trouvait peut-être là, dans ma façon de m'assumer. Ils ont réussi à me bourrer le crâne de leurs hypothèses tremblantes, et je me suis lancée dedans comme dans une fosse à purin.

Qui suis-je ? J'ai retournée la question dans tous les sens, je l'ai usée, tellement, du coup, que je me suis arrêtée de me la poser.

Je suis Moi, une Moi changeante, certes, mais une Moi dans le fond. Bon Dieu.

Ma mère, c'est fou, je ne la connaissais pas, il y a deux jours. Je la prenais pour tout sauf ce que j'ai connu hier.

A la télévision, j'ai regardé un match de boxe. Je me sentais folle, je me sentais ivre. Mon coeur battait, et j'entendais le bruit mat du poing dans une tête. Le bruit mat d'un poing dans une tête. Les quelques secondes suspendues, les quelques pas en arrière, les quelques gouttes de sueur projetées. Avant de se battre, ils se regardaient, ils avaient l'air prêts à se manger. Je trouvais ça très bestial, j'adorais.

La petite amie d'un des boxeurs, celui qui était sûr de sa victoire, et d'une victoire faite de vent, faisait la gueule, en voyant que l'autre, le mexicain, l'humble, lui tabassait la tronche comme un grand qui met la raclée au gamin. Surnommé le tueur. Pourtant, c'est Alphonso qui a gagné. Le tueur, en bon tueur qui se respecte, portait des vêtements rouges, et disait ^^etre en feu.

Alessandro Pautasso - Photographies de. A lui, on lui donnerait de l'eau et du whisky.

Il faut vraiment avoir envie d'avoir mal pour faire ça.

On dirait deux enfants pas contents. Deux MEGAZORG constipés.